Rédaction web freelance : quel constat au bout de 7 ans ?
8 janvier 2016.
Cette date est très importante pour moi, car il s’agit de mon dernier jour en tant que rédactrice web en CDI dans une agence de référencement à Paris.
La suite ? Je suis partie 10 jours en Afrique du Sud avec mon mari, à la découverte des splendeurs de la région de Cape Town, avant de foncer tête baissée dans la rédaction web freelance.
Je vais être honnête.
À l’époque, je ne savais pas si cette expérience allait durer. Si j’allais m’épanouir ou au contraire, faire un flop.
C’était le grand saut dans le vide.
Un peu plus de 7 ans plus tard, je suis toujours là. Je ne suis pas une personne qui aime prendre des risques, mais je suis reconnaissante envers la moi du passé d’avoir osé.
Je suis sortie de ma zone de confort, car je n’avais plus le choix.
L’ambiance au travail était pesante, je faisais du sur place sans réelles perspectives d’évolution et je n’avais surtout plus envie de subir le rythme d’une agence à Paris.
En 7 ans, il y a eu des victoires et des échecs. Être rédactrice web freelance, ce n’est pas rose tous les jours, mais si je fais le bilan, le positif supplante le négatif haut la main !
Alors aujourd’hui, c’est un article de blog à cœur ouvert que je vous propose de découvrir : mes 5 leçons apprises en 7 années de rédaction web freelance.
7 ans de rédaction web freelance, ça fait évoluer
Je ne suis plus la même personne qu’il y a 7 ans. On change tous avec le temps, c’est normal. Mais à l’aube de mes 35 ans (OMG), je peux le dire haut et fort : oui, je suis beaucoup plus épanouie professionnellement qu’à 27 ans !
Pour beaucoup, le salariat est une belle opportunité.
Aujourd’hui, j’ai la conviction que ça ne me convenait pas.
Travailler en agence quand on est une femme introvertie, c’est difficile. Ça demande de puiser une énergie folle pour rester à flot. Et quand comme moi, on souffre également du syndrome de la bonne élève, on finit par trop en faire et par frôler le burn-out.
Difficile dans ces conditions de donner le meilleur de soi-même et de se sentir vraiment bien dans son travail.
Pour évoluer, il fallait que je quitte le salariat et que je prenne le chemin du freelancing.
En 7 ans, j’ai appris à me dépasser tout en respectant mes limites, ce qui n’était pas possible lorsque j’étais rédactrice web en agence. La cerise sur le gâteau ? Je crois bien que c’est grâce à ça que j’ai ENFIN pris confiance en mes capacités.
Du top au flop, il n’y a qu’un pas
Il y a quelques semaines, j’ai un peu fouillé dans ma comptabilité pour regarder l’évolution de mon chiffre d’affaires au fil des ans. De mémoire, j’étais persuadée que c’était plutôt linéaire et en fait, pas du tout :
- En 2016, j’ai fait une très bonne année, ce qui est fou quand on y pense pour un lancement.
- En 2017, encore mieux, alors que j’ai travaillé un peu moins de 8 mois (bonjour le congé maternité !).
- En 2018, reprise de la rédaction web freelance début janvier à mi-temps, ne voulant pas mettre mon bébé en crèche ou chez une assistante maternelle : j’étais persuadée d’avoir fait une année en demi-teinte et en réalité, pas du tout, j’ai retrouvé le même niveau de chiffre d’affaires qu’en 2016.
- En 2019, je fais face à une légère baisse, mais rien d’inquiétant (rappelez-vous que je travaille 2 jours et demi par semaine à cette époque).
- En 2020, mon CA en prend un sacré coup, pourtant, je me rappelle avoir bien bossé malgré le COVID… Ah mais oui, j’ai eu ma deuxième fille en 2020 et j’ai seulement travaillé 7 mois sur 12.
- En 2021, je fais mieux qu’en 2020, mais ce n’est pas foufou. J’ai repris le travail début janvier, toujours à mi-temps et je crois que la fatigue de la gestion de 2 enfants en bas-âge n’a pas aidé.
- En 2022, je fais ma meilleure année, malgré une petite période de creux en septembre et octobre.
Que me réserve 2023 ? En tout début d’année, je pensais être sur la même lancée qu’en 2022, mais depuis avril, je trouve qu’il y a un ralentissement de l’activité. Qui ne me concerne pas uniquement quand je discute avec d’autres freelances de mon réseau (rédactrices web, consultants SEO, développeurs web). Du boulot, il y en a, mais quelque chose est en train de changer et il va falloir s’adapter pour mieux rebondir !
Bref, tout ça pour dire que j’ai eu des années au top et d’autres plus compliquées. Quand on lance son entreprise, on imagine que la croissance va se faire petit à petit chaque année. Mais en réalité, entre nos choix personnels (ici, ne pas travailler à temps plein pour m’occuper de mes filles) et le contexte économique, les années se suivent et ne se ressemblent pas.
Concilier la vie pro et la vie perso est un vrai travail d’équilibriste
Je fais de mon mieux.
Voilà ce que je me répète une bonne dizaine de fois par jour depuis que je suis freelance ET maman.
Aujourd’hui, alors que je rédige cet article, nous sommes le jeudi 18 mai.
Jour férié. Ma fille ainée ne va pas à l’école. La halte-garderie qui accueille ma plus jeune est fermée. Ayant la chance d’avoir un mari à son compte qui s’occupe autant de ses enfants que moi, on coupe la journée en 2 : je bosse le matin et lui l’après-midi. Rebelote demain, car l’école et la halte-garderie font le pont (mais pas nous, haha).
Et ça, c’est la partie immergée de l’iceberg. La petite dernière qui est malade. La maîtresse de la grande qui fait grève. Le planning est sans cesse chamboulé quand on a des enfants. Et en plus, on culpabilise quand on est avec ses enfants, car on ne peut pas s’empêcher de penser à l’article de blog à rédiger pour son client.
Ce n’est pas parfait, mais j’essaie de garder à l’esprit que ça serait bien pire si j’étais toujours rédactrice web en agence.
Sortir de sa zone de confort : la clé pour durer ?
Je l’ai dit un peu plus haut, je n’aime pas prendre des risques. Je suis une personne très angoissée de nature et j’ai la fâcheuse tendance à trop anticiper ce qui pourrait mal se passer.
Mais en me lançant dans la rédaction web freelance, je suis sortie de ma zone de confort.
Des regrets ? Pas du tout !
Alors parfois, je me botte les fesses et je sors de ma zone de confort !
Je crois que c’est en partie pourquoi je suis toujours là au bout de 7 ans.
N’étant pas impulsive, je prends toujours le temps de la réflexion avant de me lancer. C’est aussi ce qui me permet de faire les bons choix.
Les derniers en date ?
- Ouvrir mon compte Instagram pour communiquer et prospecter
- Suivre une formation en copywriting pour développer une nouvelle corde à mon arc et redonner un nouveau souffle à mon activité
Dans les 2 cas, c’était un peu stressant, mais sans aucun doute la bonne chose à faire !
Temps de travail ne rime pas avec qualité
Une dernière leçon pour la route ?
Vous l’avez compris un peu plus haut, je n’étais pas faite pour travailler en agence, notamment à cause du rythme. Travailler 45 à 50h par semaine (pour un salaire de misère en plus) ? Très peu pour moi !
Pourtant, parfois, je touche encore mes limites du doigt.
Je comptabilise environ 25 heures de travail effectif par semaine (ça sera un peu plus à partir de septembre 2023).
Difficile d’imaginer se brûler dans de telles conditions, non ?
Et pourtant, quand on devient freelance, le cerveau n’est jamais au repos. On a une super idée pour la stratégie éditoriale d’un client alors qu’on joue avec son enfant. On reçoit un mail pro en soirée et on ne peut pas s’empêcher de le lire. On écoute un podcast business en faisant les courses. On fait une insomnie, car on pense à sa todo-list à rallonge et que les angoisses sur le chiffre d’affaires refont surface.
Parfois, je suis prise dans un tourbillon, mon esprit ne me laisse pas tranquille.
Alors, je me force à me rappeler pourquoi je suis devenue rédactrice web freelance en première intention.
Arrêter de jongler entre une trentaine de dossiers. Reprendre mon souffle. Apporter de la valeur à mes clients.
Et pour y arriver, non, je n’ai pas besoin de travailler 50 heures par semaine.
Mon objectif n’est pas de faire 10K par mois. Si c’est pour se tuer à la tâche, quel intérêt ?
Depuis quelques semaines, j’ai repris le sport plusieurs fois par semaine, je prends parfois quelques heures off rien que pour moi et je me force à écouter de la musique plutôt que des podcasts business le soir et le week-end. Et vous savez quoi ? Je me sens mieux et je délivre des contenus de bien meilleure qualité à mes clients.
Voilà, c’est tout pour les 5 leçons apprises en 7 ans de rédaction web freelance.
L’article est long et je ne sais pas si beaucoup de personnes vont aller jusqu’au bout. Mais ce n’est pas l’objectif en réalité. Cet article, il est surtout pour moi. Regarder en arrière et où j’en suis actuellement.
La ligne d’arrivée ? Elle est encore bien loin (ambiance réformes des retraites, bonjour !) et j’ai hâte de voir ce que le chemin pour y arriver me réserve.